Tous et tous nous vivons dans un mouchoir de poche Tous et tous connaissons cette proximité Le mystère s’éteint l’inconnu s’effiloche Le rêve disparaît comme dynamité…
Peuples à découvrir sur de lointaines rives C’est fini bien fini bien mort est Magellan Fini l’Eldorado ses folles perspectives Qui faisaient s’embarquer d’un zèle plein d’élan…
La terre est minuscule avec Google images Elle est là sous la main d’un clic sur la souris Tout s’offre à nos regards les pays les villages Se laissent conquérir de Bangkok à Paris…
Une mouche qui pète à l’autre bout du monde Et les chaînes d’infos vite en font leurs choux gras L’important le futile ensemble dans la ronde Vont là pour de la haine et là pour des hourras…
Les populations maintenant se déplacent L’exotisme est fréquent disons même banal Dans la peur du futur l’espérance est tiédasse Le projet pour demain s’habille en hivernal…
L’horreur de cette mer de sa froide grisaille De ses fonds pollués génère des courants Où la laideur triomphe où la beauté défaille Les rires affichés ne sont tous qu’apparents…
C’est la vie au rabais sans idéologie C’est la vie en dérive où s’impose le fric Où trop facilement se fait l’apologie D’une vaine défonce et de tout son trafic…
Sur les tombes des croix en forme de seringues Montrent que ce réel te transforme en taulard Ses shoots de ‘paradis’ ne sont rien que des flingues Qui te visent au cœur pour un noir cauchemar…