Le vers originel d’une plume innocente Soudainement naquit dans un étonnement Regard sur le grand monde acuité blessante Regard révélateur vision grimaçante Ecriture photo face à l’évènement N’est-il que le reflet d’un déraisonnement…
Pauvre petit Pierrot que la lune est bien sombre L’encre offerte est bien rouge et le papier bien noir Ta muse ne peut pas voyager sans encombre Sur le blanc de ton fard des larmes en surnombre Chantent sa pureté par delà le miroir Elle te prend la main désirant t’émouvoir…
Ton rêve au bulldozer doit prendre la sortie Il n’est pas adapté pas de place pour lui Ton inspiration n’est donc pas pervertie Le pleur qui la nourrit n’est pas de la partie Faible cri de silence au milieu d’un grand bruit Triste verger brûlé pour un splendide fruit…
Mais cela n’est pas tout l’exactitude est pire Non pas de déraison dans cet égarement Car il n’est qu’un calcul au sein d’un vaste empire L’homme reste pour l’homme un sinistre vampire La famine et la guerre à la mort font serment Et tout ce que tu vois n’en est rien qu’un sarment…
Dans cette solitude écris petit poète En refusant le moule au rictus imposé Garde ta probité sans aucune courbette Ton désenchantement -le monde est une bête- Demeure ton honneur tu n’es pas névrosé Que ton verbe acéré ne soit pas sclérosé…