Regardons notre monde il y a deux cents ans Puis ensuite voyons ce qui fait notre époque De très nombreux sujets sont forts peu ressemblants Dans demain le présent sûrement se disloque La tempête s’active et tout fuit sous ses vents…
Pour un même trajet que dire du voyage Pas de comparaison tout s’oppose en tous points Prenons un autre exemple envoyer un message Un mail peut être lu dans les moindres recoins Tout ce cycle est sans fin qui sait ce qu’il présage…
Aujourd’hui comme hier l’inconnu nous fait peur L’univers virtuel alimente les craintes Nouveau comme l’était la machine à vapeur Nous libérera-t-il de nombreuses contraintes Ou n’est-il qu’un despote au sourire trompeur…
Mais ce qui fait l’humain du fœtus au cadavre De la haine à l’amour est dans le temps figé Ce domaine immuable enchante comme il navre Il sait nous consoler comme nous affliger Il enterre la paix puis il en est le havre…
Plongeant dans cet humain sans nullement vieillir -Fixant son éternel telle une sauvegarde- Le Poème avec force arrive à recueillir Tout notre essentiel -respectable cocarde- Oui de la poésie on peut s’enorgueillir…
Il y a deux cents ans nous n’avons pas idée De ce qu’était le temps de notre pauvre aïeul Du passé dépassé quelle image est gardée Le réel est souvent masqué par un linceul La mythique utopie est rarement fondée…
« Si les pleurs d’une amante, attendrissant le sort (Ce texte a le même âge il vient de Lamartine) Ecartaient de mon front les ombres de la mort ? » Ces vers n’ont pas vieilli toujours l’âme y butine Les vers tissent la vie avec des lettres d’or…
Pourtant me direz-vous toute langue évolue Sa grammaire et ses mots se transforment aussi C’est absolument vrai pas de forme absolue Mais le fond sait garder le pérenne récit De notre âme si sage autant qu’irrésolue…
Une traduction d’Homère ou de Villon Montre l’universel de toute Poésie Qu’elle soit dans la rue ou bien dans un salon Qu’on la juge classique ou comme une hérésie Sur l’immortel Humain toujours elle en dit long…