Parce que le temps vaut décrépitude Et que c’est à tort que le mot "beauté" Est en rime avec celui de "lifté" Faisons de l’instant une plénitude…
Demain nous serons tous un peu plus vieux Vivons aujourd’hui comme un privilège Car de ce demain tout en sacrilège Nous verrons hier d’un œil envieux…
C’est là maintenant que nous devons vivre Jamais nous n’aurons que si peu de jours Nous sommes déjà dans les derniers tours L’hiver couvre tout d’un glacial givre…
Les dés sont jetés sur le tapis vert Tout se finira même nos histoires Nos rides ne sont que prémonitoires D’un soir arrivant sous un ciel couvert…
J’aime la laideur photo sans retouche Dans l’égalité des os sans la peau Nous épouserons l’éternel troupeau Au long d’une nuit d’où nul ne découche…
J’aime la laideur des corps abîmés D’avoir trop vécu dans leurs amours mortes Dans leurs passions splendides escortes Cris d’Humanité larmes décimées…