Les grandes marées d’hiver Par un flux bien prononcé Ramènent sur le rivage Les vestiges d’un naufrage Que l’on croyait oublié Dans les tréfonds de la mer
Et sur la plage déserte Dans la pâleur d’un ciel blanc Sous un léger vent humide Ils arrivent tous timides Avant d’être envahissants Au point qu’elle en est couverte
Alors ému on se baisse Ici on trouve un sourire Là le trouble d’un parfum Ou la douceur de cheveux Témoins d’un hier heureux Qui engendrent des embruns Parvenant à refleurir Un souvenir qui fut liesse
Mais le vaisseau est broyé Il n’y a plus d’armateur La cargaison disparue Reste que le rêve nu Et ce serait une horreur Que de le mettre au musée
Alors agit le reflux Le tout part tant bien que mal Laissant le rêve vivant Qui monte tel de l’encens Vers un fantasme idéal Auréolé d’absolu…