Notre temps n’est pas poubelle pour « messages supprimés » Il est tiroirs de « messages archivés » plus ou moins bruyan Plus ou moins réactivés plus ou moins présents mais bien là Avec le temps tout peut se figer mais tout ne s’en vas pas Les crêtes se lissent mais le souvenir reste vivant Même en noir et blanc il garde la couleur du verbe aimer…
Notre temps est strates où dorment les sourires et les cares Qui ont faits chanter notre vie avant d’en casser la voix Pour en faire une succession de deuils ponctués de soleils Et un royaume de fantômes hantant des nuits sans sommeil Avec le temps hier ne devient pas feu de petit bois Car il se souvient de la saveur de toutes nos ivresses…
Notre temps n’est pas placard à squelettes nauséabonds Il transforme nos bonheurs et nos malheurs en un cortège Qui nous poursuit inexorablement tel un sortilège Avec le temps survivent et pleurent toutes nos émotions…