Tous nos beaux souvenirs comme aussi nos frayeurs Tapis vibrent en nous restent indélébiles Ces hier de granit sont comme des veilleurs Comme des conseillers discrets mais volubiles…
L’être les interroge en les sollicitant Et s’il ne le fait pas et s’il ne les consulte Ils donnent un avis qui se veut compétent Mais presque incognito sans faire de tumulte…
C’est tout notre vécu nos proches nos parents C’est tout ce qui nous fait nos croyances nos doutes Qui tous sont élevés au niveau de garants Qui tous sont élevés en immuables voûtes…
Ils constituent un socle une fondation Paraissent éternels leur onde nous dépasse Ils éclairent donc cette édification Formant notre personne -ils sont là pleins d’audace-…
Mais tout le ressenti de cette éternité N’est qu’un rêve factice et qu’un simple mirage Qu’une fleur du bouquet de notre vanité Le délire au pouvoir est rempli de courage…
Car en vrai tout cela tout ce que l’on ressent Dans le vent d’un espoir ignorant l’accalmie A l’ombre d’un ‘toujours’ sans cesse sous-jacent Cet avéré feeling n’est que de la chimie…
Sans réelle existence il est fait de signaux Allant alimenter synapses et neurones Puis il donne la vie aux loups comme aux agneaux Qui seront nos démons qui seront nos icônes…
La mort n’est pas en reste et nous devons vieillir Quelquefois du yaourt remplace la cervelle S’efface le passé l’oubli va l’accueillir Le fictif du certain tristement se révèle…
Si ce n’est pas le cas quand même vient la fin Seuls demeurent béants les trous de notre crâne L’irréalité là dispense son parfum Quand s’en va le support s’en va son filigrane…
Nota : Ce poème a été publié dans la revue "ARTS - SCIENCES & LITTERATURE Revue trimestrielle 4° trimestre 2022" (diffusion en janvier 2023).