J’ai grandi tout doucement au fil du temps Parfois m’écrasant bruyamment sur le sol Aussitôt tendrement maman m’embrassait Et au galop je repartais dans la vie…
Je ne l’imaginais pas sans mouvement Et souvent je jouais à faire le mariol Dans un tourbillon ma jeunesse passait Je ne me refusais aucune folie…
Puis l’inenvisageable vint me draguer Il me jeta sur sa couche et me viola Sachez que jamais je n’ai pu m’en remettre Et depuis ce jour rien n’est plus comme avant…
L’accident fit de moi un handicapé Alors toute mon existence explosa A présent de ma vie je ne suis plus maître Pour les moindres choses je suis dépendant…
Au bureau mon fauteuil était un pullman Maintenant il va ‘comme sur des roulettes’ J’étais cadre et avais un statut social Maintenant sans travail je vis d’assurances…
Avec mon fils je ne joue plus les Zidane Je vivais de ‘pain blanc’ je survis de miettes Et cette pudeur qui très souvent me voile N’est qu’habit de silence sur ma souffrance…
Je ne veux surtout pas de votre pitié Mais regardez-moi comme n’importe qui Voyez-en moi uniquement un humain Qui comme vous vit d’amitié et d’amour…
Sur la folle barque de l’humanité Je voguais avec prestance moi aussi Et si la vie vous torpille un jour prochain Restez convaincu qu’elle vaut le détour…
