Dans un temps dilaté -trop fragile élastique- Que l’on tend trop et trop jusqu’à ne plus le voir L’homme marche en déni dans un rythme drastique L’image du futur reluit dans son miroir…
L’élastique est peinard jour après jour il tisse Infatigablement ce pantouflard hamac S’y prélasse l’égo construisant sa bâtisse Richesse amour honneur caviar Cadillac…
Et puis subitement l’élastique nous lâche Sans doute trop tendu d’un coup sec il se rompt -Hamac détricoté descente sans panache- Bombardement du temps redoutable escadron…
Et puis subitement le miroir se fissure C’est notre éternité qui vient se rétracter Qui vient aussi rouvrir l’éternelle blessure La surprise et le doute aiment nous prospecter…
Et puis subitement c’est demain qui s’écroule Que petit tout petit qu’infinitésimal Sur l’océan du temps c’est le rêve qui coule Dans les brumes d’hier il flotte fantomal…
La vie est une mer mais d’eau déshydratée Repose par le fond notre beau paquebot Croisière vers le sud promesse antidatée Mais ce qui ne l’est pas c’est l’heure du tombeau…
Toujours l’homme croit être il n’est qu’une chimère Il n’est qu’un petit rien mais qui se croit beaucoup Toujours Chronos le voit comme un intérimaire Il est pris puis jeté sordide contrecoup…