Il est là comme soupape Dans les écarts d’une étape Qui de délire se drape…
Besoin d’un défoulement Où dans un déguisement Tout s’inverse goulûment…
L’esclave devient le maître Un illusoire paraître Fait qu’il peut se le permettre…
Le masque magiquement Là sait impudiquement Refaire le firmament…
Le décorum trop rigide Brise son joug se débride Jusqu’à devenir torride…
L’eau prend le feu pour amant Le tout se fait bruyamment Tout n’est qu’un grand tutoiement…
Mais vite la parenthèse Se doit d’éteindre la braise Que le carnaval se taise…
L’ordre a su pour un moment Accepter ce changement Pour un instant seulement…
Nota : on sait par contre que toutes les civilisations antiques avaient des fêtes orgiaques ritualisant le rythme des saisons et renversant les hiérarchies sociales (…) La dichotomie hiver/été est sublimée par celle entre la mort et la vie. De la thématique du passage de l’un à l’autre on tire celle du renversement de toute chose. Ainsi, l’ordre quotidien est suspendu, tout ce qui n’est pas permis le reste du temps le devient. (…) les Saturnales à Rome inversaient les rôles entre les esclaves et leurs maîtres et un condamné à mort devenait quelques jours roi (avec tous les avantages liés à cette position), avant d’être exécuté le dernier soir. « CARNAVAL, LA FÊTE QUI RETOURNE TOUT » Nadarlana.