La mer chante parfois que de fiers équipages Allaient traquer l'anglois et même l'hispanique Par dela l'océan sur de lointains rivages Plus loin que l'orénoque, que les deux amériques
Ces hommes loyaux et droits défendaient la couronne La Perouze, Robert Surcouf, Dugay Trouin, Les grands corsaires allèrent jusqu'à Vérone Hisser la fleur de lys au faîte des brigantins
Parfois leurs nefs croisaient le noir pavillon Des infâmes pirates, ces charognards amers Qui toutes voiles dehors, poussés par l'aiguillon De l'or, semblaient mandés par les dieux des enfers…
Le granit gémit sous l'éclat meurtrier Mais l’ altière cité jamais ne fut soumise, Les grosses bouches à feu , les arbalétriers N'en vinrent point à bout , et elle ne fut pas prise
Parfois le vent du sud semble porter nouvelle De nefs irisées , d'hommes partis au loin Qui ne revirent jamais la fière citadelle Et dorment sous les flots bleus, loin du port malouin
L’onde chargée d'écume lèche la ville calme, Depuis longtemps déjà les canons se sont tûs Nulle ombre menaçante n'afflige la belle dame Le clapotis des eaux berce ses disparus
L'antique forteresse semble arrêter le temps La gloire des marins, portée par les étoiles Illumine les nuits , montant au firmament Le hâlo de la lune danse tel un long voile