Diaprée d’azur, l’onde cristalline Irise la fine nacre de la mousse blanche, Valse sur le velours de la vague câline Que la douce brise lentement déhanche…
Le creux se fait plus rond, la houle qui roule, S’ourle , langoureuse, de brefs reflets roux Et la lame saisie par l’ivresse saoule Du lourd ressac adoucit le courroux
Le peintre approche. Il est prêt, le trépied Dans le sable pénètre, le petit pinceau Prend les proportions qu’il répand sur le papier Le pin au premier plan parait un arbrisseau
Au loin les ocres jaunes se mêlent aux orangés, C’est l’heure où la lumière épouse la mer, Où les ors rangés aux vermeils mélangés Dédient aux dieux leur merveilleuse prière.
Les tons pastels rendent plus vertueuse Au ciel limpide l’homélie de l’eau vive, O magie de la soie qui danse, radieuse, Que la couleur chatoie ! Que la beauté revive
Dans nos mémoires ainsi que dans nos yeux, Q’un doux frisson fuse et froisse notre peau Quand la mer déroule ses charmes mystérieux Dans le calice d’une toile où trône Calypso