Ah nostalgie, amie du mal de vivre, Tu lacères nos âmes de tes serres griffues Et nos cœurs blessés, ces bateaux un peu ivres, Perdus sur l’océan des espoirs déchus.
La tristesse s’empare de nos regards éteints, Nul rempart ne protège de tes assauts amers Rien n’allége plus le fardeau qui nous ceint, O noirceur abyssale de cette vaste mer …
Immergés dans la nuit des profondeurs mornes Nous égrainons les heures sous le joug de l’ennui La langueur nous étreint, et cette salicorne, Fleur des marais qui n’éclot qu’à la nuit
Distille son poison lentement dans nos veines. Nul sourire n'adoucit notre souffrance Aucun amour n'amoindrit notre peine En nous s'étiole l'étoile de l'espérance…
Parfois , levant les yeux on voit dans un nuage Un grand halo blafard qui sitôt disparait , Les contours un peu flous des chers visages De ceux que l’on aima et qu’on n’oublie jamais