Sur la mousse endormie, au mauve du matin Se meuvent, insoumis, les orbes de l’aurore, Le sel des larmes boit les perles de satin Des rosées éployées au creux du sycomore
L’or du soleil levant coule en la brume rose. Ô lune muette ! happée en son halo ! L’humide corne, las , gronde son chant morose : Au lointain un bateau aborde Saint Malo
Terre, lourde du bleu des aromes nocturnes En ton sein capiteux les effluves enfouis Frémissent sous les rais de l’astre taciturne, Attendant des oiseaux les chants évanouis
Aurillac sourira, cœur nacré du cantal, Au voyageur perdu qui retrouve les puys, Les saveurs qu’il connut, le thym oriental Se dissipant soudain en présence du buis !
Sur le sombre granit des stèles endormies Poserai la bruyère et le genet d’argent A la grève du temps aux grâces renformies J’irai muser au flux du doux chant résurgent
Le ruisseau rutilant et l’éclat des cascades, L’étincelle du ciel sur l’aile du bouvreuil, L’éclair dans tes yeux verts seront une muscade Et leur baume apaisant adoucira mon deuil