En mes songes obscurs à l'ivresse infernale, Une statue antique au marbre pâle et froid Trône mystiquement sous l'auguste noroît, Etalant sa courbure exquise et virginale.
Le regard affolé de cent mille tourmentes, Elle ne baise plus l'écume des cieux Et ne caresse plus ses muscles gracieux; Elle s'est écrasée aux sillages des sentes.
Son sourire de pierre à l'extase immortelle Pénètre ma cervelle et mon cœur pourfendus Qui s'envolent encore en des cris éperdus Vers de noirs souvenirs à l'orgie éternelle.
Sa chevelure raide à la senteur absente Ne se déchaîne plus; le vent s'y est noyé Emportant avec lui le reflet déployé D'un acajou dansant à la fraîcheur de menthe.
Chaque morceau épars d'une grise plastique Me rappelle à la tienne et je pleure mon sang Qui s'écoule en un flot de douleur gémissant Où tout mon cœur se meurt d'un souffle épileptique.
Et d'un fiel enivré, tous se métamorphosent En ilôts effarés d'une croix altérés, Bercés d'un océan aux remous ulcérés Où tes membres altiers déjà se décomposent…