Tes cheveux longs dans l'air valsaient ; tes cheveux blonds Blonds ! nous marchions légers et de ma voix confuse Rougissant je contais de tes joyaux oblongs Cette étrangeté verte et par instant bleutée (Emeraude ou saphir ?). Le ciel de sa couleur Noyait dans leurs reflets subtils la plus ouatée Des modulations (non, d'aucune douleur Mon cœur ne gémissait), je foulais l'herbe tendre, Et tu foulais mon cœur ! Combien, combien de pas Effacés par l'oubli que la seconde engendre ? Mais de ton attitude aux sublimes appas, J'ai la marque d'un fer, stigmate des esclaves, Car je marche comme eux sous le fouet des colons.
Il ne me reste plus de tes baisers suaves, Dans le cou que deux trous ; pareils à des ballons Mes yeux à trop pleurer se sont gonflés de larmes. Par pitié l'amnésie ! En tes cheveux je meurs De la plus sanguinaire et cruelle des armes : L'Amour ! Je souffre et tremble, ah ! Souvenir ! mes mœurs Sont celles d'un ermite à la santé phtisique N'ayant d'yeux que pour Dieu, qui va l'œil plein d'effroi En clamant jour et nuit sa prière aphasique Que la névrose érige en dogme de la foi.