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Diogène DE SINOPE

La nuit et son domaine

La nuit,
Ce moment où l'on se sépare de son ombre,
Peut-être réintègre t'elle son enveloppe,
Il ne reste que l'ombre de l'ombre,
Pollution évidente des gaz incandescents.

Me suis promené dans la ville nue,
Quand elle m'aime et s'offre à moi.
Dans ce théâtre grandiose,
Mes pas claquent sur le sol détrempé,
Mes coudes serrés...l'esprit libre...

J'entends le vrombissement imperceptible de la cité,
Cet organisme dantesque, gigantesque.
Cette immense fourmilière,
Où s'accomplissent les rites anciens..

Oedipe, Prométhée voleur de feu,
Pour le donner à l'homme,
Et qu'il apprenne à tuer. vite..

La science donnera son autonomie à la ville,
Si bien que l'homme deviendra aussi nuisible,
Qu'un cafard, un termite..
La ville l'avalera, mais d'ici là...

Le peuple de la nuit.
Le teint blafard, la démarche reconnaissable.
C'est le dernier peuple pur,
Vivant au rythmes des cycles lunaires.

Dans la nature, le sol rejoint le ciel, les étoiles, pour ne
Dans la cité, le divorce est consommé,
Et l'homme est enchaîné au sol,
Sans étoiles pour le guider..

La ville est une construction mentale,
Une projection issue de l'esprit de l'homme,
Elle n'existe pas vraiment.

Cette nuit , la ville avait disparue,
Ils avaient saisi son caractère fantomatique,
Les champignons avaient parlé,
Et le divorce fut vraiment consommé..