La pluie infiltre les silences clandestins Et les plaies assombries des feuilles poussiéreuses. La nuit d'été s'efface, face au petit matin, Au loin, l'orage fait ouïr ses colères tapageuses.
C'est l'heure travestie en sommeils désoeuvrés, C'est le cheminement des lumières nocturnes, Face au sombre oeil ouvert des nuages apeurés Je demeure esseulé... Le jour éteint la lune.
Le cantique des vents s'estompe doucement En ces nuits étendues que traque le soleil, Les grands arbres perlés de liquides diamants Ploient comme des roseaux sous la lumière vermeille.
L'aurore au pâle teint, au réveil en gésine, Fait naître au souffle ambré des doux zéphyrs câlins Les effluves indicibles, les caresses félines Des brumes ondulatoires dans l'air pur, cristallin.