Tout change comme le soleil dans la nature Et la douleur dans l'âme reste cette blessure Qui s'ouvrit comme la porte du jour sur l'horizon L'espoir luit, le détenu purge toujours sa prison
L'homme avance à tâtons vers ses ombres lointaines L'espoir comme la musique jetant des notes sereines Qui luisent à nos yeux, ouverts comme un abime Ciel! La vie est-ce vraiment un mystère sublime?
Jamais embrassé le bonheur qui me convie Suis-je né pour rire ou pour pleurer? O ma vie Ton existence se compose-t-elle d'un amer gout Qui ne laisse admirer toujours son dégout
Dans le coeur: l'angoisse, dans l'âme: la pensée La douleur est notre matière, ô vie insencée L'homme a l'amour pour aile, la vie pour son besoin O chatiment! Qui nous enchaine tous au loin
Toute la création dans sa variété disseminée De noirs mystères confrontés avec le coeur peiné La souffrance, le repos et enfin le trépas Et, l'homme dans sa chute ne fait aucun pas
Frappé cent fois de la glaive, il a gémi tout bas La vie est pavée de chocs et de durs combats Ne désespérez pas, espérez ô miserable Pas de deuil infini, pas de douleur incurable
Tout ce qui crée se meut, c'est une loi suprême Hélas! Tout passait, volait comme l'ombre même La saison s'en va et revient, jamais le temps Souvent l'homme imprudent trahit par le printemps.