Le temps était agréable dans son humeur Et les oiseaux galbaient leurs ailes Le soleil se préparait à plonger dans la mer Dans gens tout pensifs vaquaient Sous un air fastueux à leurs activités
Personne n'avait pensé que la nature Aussi aimante et sensible allait révolter Dans ses caprices contre un pays Qui s'accrochait déjà à sa sainte misère Vies, édifices, écoles, tous s'écroulaient
Dans un violent séisme d'origine tectonique
Ils étaient plusieurs milliers d'âmes A enterrer le 12 janvier sous les décombres Quelle quantité est morte! qui sait le chiffre? Noirs, blancs, citoyens de toutes les nations On n'a même pas assisté à leurs obsèques
Le peuple dormait encor à la belle étoile La pluie ruisselait sur leur front dégarni Les risques d'infection sont menaçants L'horizon est noir, leur vie ne tient qu'à un fil Caressant du moins les passions du néant
Les faubourgs sont déserts, les enfants jouent Avec leur ombre sous les tentes de la mort Leurs cris versent encore du soleil d'espoir Les nourrices allaitaient leurs nouveau-nés Des pleurs sur leurs joues creusés en gouttière
Quand est-ce que ces guerres auront terminé Et, qui viendra guérir les blessures de ce peuple Qui inspirait le courage de lutter avec opiniâtreté Haiti! Ton sort est-il soumis toujours à la fatalité? O ciel! Délivre le peuple de ce péril imminent.