Du siècle dernier finissant Tu venais Grand-Maman Trop court tes nonante-quatre printemps Trop tôt se terminèrent à Nouvel An Enfance sage comme avant Fierté de tes parents A l'école bien travaillant Mais jusque douze ans seulement Métiers à tisser d'antan Odeur d'huile s'évaporant Te firent tomber maladivement Sur sol dur et ruisselant Toute ta vie de jeune femme durant Et jusqu'a épuisement Quatre fois enfantant Et éduquas d'autres enfants Par deux fois saloperies d'Allemands Par deux fois guerre surmontant Années noires vivant et oeuvrant Comme une folle pour enfants grandissants Bien trop tôt enterrement De mari aimé passionnément Aucun autre dans le divan Pour nous se consacrant Tes mains se flétrissant Au fil de tous ces ans A bout de labeur pour ton sang Tous nous élevant Parfum de plats mijotant Tard dans les ans Pour petits et arrières-petits enfants Aujourd'hui encore je les sens Ces quelques mots griffonnant C'est l'hommage de tes enfants Qu'à grands cris défendant Les liens du sang Tes mains tremblantes se déformant Par tant de travail inexorablement Posées contre mes joues si souvent Les serrer contre mon coeur encore une fois seulement Père Schilling vénérant Même moi moins croyant Je sais très bien pourtant Qu'un jour te rejoindrai éternellement Mais que puis-je faire en attendant Que me remémorer tes cheveux d'argent Et dans tes yeux qui ont vu tant et tant Me revoir enfant.