Même au milieu de la foule, Sans prévenir les idées noires déboulent. Insidieuses, elles m'assaillent Et m'attirent vers le soupirail Qu'est le trou noir béant Que pourrait être mon néant.
Chaque jour se résume à une lutte Où le noir et le blanc se disputent, Où chaque arrivée est un tourment Et chaque départ un soulagement. Où l'envie de vivre et de sortir S'opposent au besoin de m'ensevelir Où chaque action demande un effort Pour paraître quelqu'un de fort.
Je voudrai redevenir, moi, simplement. Celle qui vivait étourdiment Prenait les choses comme elles venaient Et mettait les soucis entre guillemets. Mais à force, de masquer, de dissimuler, Mes sentiments, je me suis mutilée. J'aurai dû hurler mes tourments et ma haine, Devenir une femme arachnéenne Pour, dans mes fils t'emprisonner Et t'empêcher de me nuire à jamais.