Ekaterina…
C’est sur une place de la ville de Reims,
Que mes yeux s’ouvrirent pour la première fois,
Quand tu t’es montrée, belle élancée et mince,
En ton grand manteau bleu aux attraits d’autrefois.
C’était vingt-huit janvier de l’an deux mille vingt,
Ton sourire déjà, fêtait notre unisson,
Éclaboussant de joie ce doux instant divin,
Quand la première fois, j’ai vécu ce frisson.
A peine t’ai-je vue et je baissais les yeux,
Ne sachant pas encor' que ma vie basculait,
Après un demi-siècle à rouspéter les Dieux,
Je me découvrais beau moi qui me croyais laid.
Ton regard m’éclairait tel un phare la nuit,
Je rebaissais les yeux n’osant te regarder,
Je te sentais si proche et j'étais ébloui,
J’ai capturé alors, l’instant que j’ai gardé.
Je reconnaissais là comme un goût d’autrefois,
D’un temps d’un autre monde où je t’appartenais,
Et de te retrouver j’ai douté maintes fois,
J’avais perdu la foi que tu me redonnais.
En ce vingt-huit janvier de l’an deux mille vingt,
Je suis dans ton regard né encor’ une fois,
Pour nous : première fois, pour moi : premier matin,
Depuis, tu prends ma main, et c’est première fois…
A chaque fois, à chaque fois, à chaque fois…
Ton doux accent russe comme une mélodie
Creuse mon oreille de ta liquide voix,
Ô Ekaterina, ô mon doux paradis...
J’ai donc pris mon parti et j’ai changé de vie,
Et gravé ton prénom qui me dit chaque fois,
Que le bonheur est là, un conte qu’on envie,
Que ma vie maintenant, commence avec toi.
Depuis c’est le printemps à cinquante-deux ans,
Comme un arbre en fleurs qui pousse à bourgeonner,
Mes idées sont fécondes au creux de ton volcan,
Ma sève coule à flot, je veux m’abandonner…