A la vie...
Le soir, quand tout s'éteint, et s'en vont un peu plus,
Les souvenirs heureux, tous ces instants de vie
Que l'on croque, gourmet, toujours avec envie...
En mon coeur je rassemble , aussi, les superflus.
Au profond de mes yeux, au creux de mon oreille,
Restent gravés les sons, les mots et les couleurs,
Dont je connais le coût et pèse les valeurs,
Cette immense fortune à nulle autre pareille.
J'ai vécu sur ce globe en défenseur terrien,
Croyant en la nature, en la grandeur humaine !
Si le destin commande, exalte ou bien malmène,
Le silence ou mes cris...je ne regrette rien !
Du grand feu de l'amour, je veux garder la flamme,
Le parfum éternel de la sérénité...
Telle une étoile au ciel, flambeau d'éternité,
La trace aura le corps, le regard de ma femme.
Mes rêves de conquête, au souffle fort des vents,
Le murmure du large auprès de la fontaine,
Le chant d'un oiseau bleu sur mon île lointaine,
Retentiront sans fin de la voix des vivants.
Près de vous, mes amis, tous les humains mes frères,
Tout m'a semblé très beau quand régnait la raison !
La haine et la souffrance ont un sombre horizon
Dans un monde implacable et des choix arbitraires.
Lorsque je dormirai de mon dernier sommeil,
Libre de toute chaîne, au bout de l'existence,
Le temps m'emportera dans sa lumière intense
Et guidera mon âme à ce divin soleil !