Il était des matins au pain trempé dans le bonheur ! j'ignorais encore la fuite du temps... et ne savais rien des chemins d'avenir dans les pas du silence.
On se croisait parfois sans se voir, sans un bonjour ou sans un mot. On se heurtait dans le non-dire comme auraient fait des étrangers et pourtant l'on s'aimait !
Nous étions si bien ensemble... l'un tout près de l'autre, chacun semblait muet, la parole n'existait pas dans ce désert de solitude aveuglé par le soleil de la croyance et de la foi.
Il était un jour gris, un matin de froid et de brouillard où la vie claqua brusquement la porte nous laissant chacun de notre côté, prisonniers d'un mur bâti de mutisme et regrets, un mur d'éternité qu'on ne connaissait pas...
J'ai découvert depuis, sur le sentier des jours, des sentiments orphelins et la source des pleurs où coule l'eau de ton regard et je m'y baigne souvent !
Où sont-ils ces matins au pain trempé dans le bonheur ?