Les angevines en coiffe et dentelle très blanches Valsaient la Virevolte, portées par le violon, Dans les bras des garçons ou les mains sur les hanches, Et le regard troublé qui en disait bien long.
Beaux jours des mariages, dans les granges décorées, On oubliait la messe et les heures dévotes, Et l'on dansait si bien durant folles journées Le Riquiqui en ronde, la naïve Gavotte.
Les bateliers de Loire, sur leurs fières gabarres, Martelaient en cadence le Pas des Mariniers, Et si le cabernet provoquait des bagarres, La grivoise Guimbarde venait réconcilier.
Une danse rythmée, Polka des Officiers, Faisait sauter les filles de par-dessus les chaises, Polka du Cadre Noir et de ses cavaliers, Elégants et joyeux et toujours à leur aise.
Enlevé, langoureux, le Quadrille Angevin, Mélange de Galop et tendre Pastourelle, Le cache-cache amoureux et la fougue du vin Faisaient battre les coeurs, briller les yeux des belles.
Chaque année revenait la Polka des Moissons, Le violoneux âgé tirait de son archet Les notes enjouées pour la belle saison Et ses vieilles rengaines des lundis au marché.
En fredonnant la Caille ou la Bonne Galette, Les Angevins dansaient beaucoup en ce temps_là : Tendre Menuet, Scottish, amusante Cercounnette, Valsaient à pas glissés la douce Angevinica !