Châteaux dont la puissance éleva les murailles Qui retiennent le temps serti de souvenirs, Ilss ont toujours debout ainsi que des menhirs, Les siècles d'autrefois diffus dans leurs entrailles.
De ces fêtes de cour répétant les accords, Trônant majestueux, impassibles vestiges, Ils furent les témoins des émois et vertiges Des plus fougueux amants se livrant coeurs et corps.
Grilles et pont-levis, donjons, chemins de ronde, Massives tours de pierre ou d'élégants castels, Ils gardent tous une âme et certains restent tels Qu'ils ont forgé l'histoire en gloire, en sang et fronde.
Souverains et seigneurs, jongleurs ou troubadours, Intrigues et poisons, échappés d'un grimoire, Emplissent le présent du carnet de mémoire Où se mêlent combats, couronnes et amours.
Le Fleuve aventureux a gardé leur image, Au miroir de ses yeux s'écoule le passé Des Jardins de la France où rien n'est effacé... Car au livre des Rois se reconnaît la page.
Le sol leur a donné l'ardoise et les tuffeaux, Habillé leur époque en résistante armure Et le vent de galerne emporte le murmure Que n'a pas su couper la mort avec sa faux.
Vieux remparts de l'oubli, sans peur et sans faiblesse, Ils revivent sans fin aux yeux des visiteurs, Par la grâce du ciel en ces lieux enchanteurs Sous les regards du monde...et sont notre noblesse !