Tout au bord d'une source, il est une colline Dont le front verdoyant légèrement s'incline Vers le grand horizon. Le regard du soleil chaque jour la caresse Et la brise, souvent, y pose son ivresse, L'espoir et la raison.
Entourant des ses rets un chêne qu'il embrasse, Un lierre vigoureux sur son vieux tronc s'enlace Pour monter au sommet. Et, là-haut, bien tapis dans l'ombre et la ramure On entend les refrains du plus tendre murmure Naître d'un beau plumet.
Les bruits du laboureur, assis dans sa nacelle, Couvrent le long silence et battent comme l'aile Des rapides oiseaux. Vers l'étang et sa rive, hérons cendrés, aigrettes, Veillent sur leur pitance et ses caches secrètes, Au refuge des eaux.
Le cèdre, l'olivier, tous les arbres tapissent Et filtrent la lumière en ses rayons qui glissent De l'horloge du jour. Puis vivement le ciel rougit comme un coupable Pour dévoiler l'instant d'une heure inoubliable Où l'on parle d'amour.
Et les yeux, à travers ce rideau de nuances Ne voient qu'un arc-en-ciel, au lit des confluences, De bleu, de pourpre et d'or. L'oreille entend le vent qui s'essouffle et grommelle... Sur un dernier baiser où le plaisir se mêle ! La nature s'endort.