Sous les vents de l'hiver qui battent la campagne, Cette pluie incessante et ses retours maudits, S'en vont les rêves fous, les châteaux en Espagne... Lorsque s'ouvre l'enfer qu'on croyait paradis.
La terre se réchauffe, amène la tempête Qui désole et ravage, affole la raison, Comme un morceau de ciel qui tombe sur la tête Quand tout semble très noir dans le morne horizon.
Que l'homme est bien petit au sein de la nature Lorsque l'on voit la vague et la force des flots ! Chaque fois se répète un souffle d'aventure Où le coeur va verser l'écume et les sanglots.
Et pour tous les marins, l'océan est la trombe Qui fracasse un bateau sur le front d'un récif ; Il peut être l'abîme, un gouffre ou bien la tombe Où sombrent l'existence et son fragile esquif.
Toujours la mer avance en grignotant la dune Et recouvre la grève avec un long drap blanc, Comme celui du soir dans le lit de la lune Cachant sa solitude et le nu de son flanc.
Que verrons-nous demain : tremblements, sècheresse ? Le futur mous apporte : étonnements, malheurs... Mais il sera pourtant, pour l'humain, la caresse, L'amour intarissable où l'on cueille des fleurs !