La douceur du printemps est entrée au jardin ! Elle vient caresser les murs de la chaumière, Eclairant les vitraux d'un vif éclat soudain Qui fait briller les feux de la fine trémière... Les senteurs du printemps embaument mon jardin.
Tout passe cependant, les ans comme les roses, Les chagrins et revers, les plus vives douleurs... Le soleil fait chanter la nature et les choses Et redonne à mes yeux des crayons de couleurs... Tout s'en va, tout revient, les frimas et les roses !
Vous êtes toujours là mes oiseaux envolés ! Je vous voyais partir, au loin, à tire-d'aile ; Les rapaces, dans l'ombre, étaient dissimulés, Attendant la colombe ou guettant l'hirondelle... Vous êtes revenus mes oiseaux envolés.
On peut aimer la vie, en goûter au moins une, Faite de sang, d'amour de rires et de chair, Rêver sous son étoile, au baiser de la lune, Et prendre dans ses bras son être le plus cher... On peut aimer la vie, en garder au moins une !
Je doutais de sortir du sombre à la clarté, Retrouver ma campagne aux chemins de lumière... Après un long hiver, j'entrevois un été, Les fascinants pastels de cette aube première ! L'espoir m'a pris la main, du sombre à la clarté.
Je règne en un royaume où parfois se mélange L'éternité du monde à l'azur du bonheur ! En quittant l'inconnu d'un paysage étrange Je redeviens, ici, papillon butineur... Et mon âme à ton âme , en secret, se mélange !