De plaines en forêts, de vallons en collines, Le vent pousse la vie au rythme des printemps Et les fleurs du passé dansent en crinolines Pour raviver les jours des derniers résistants.
Je revois défiler mes souvenirs d'enfance, Des sentiers durs, pentus, aux chemins les plus creux ! Dans ce temps dictateur d'un pays sans défense Où tout vivait dans l'ombre aux éclats douloureux.
J'entends toujours ces chants, comme une cascatelle, Lorsque revint l'espoir avec la liberté... Ces visages et noms figés sur chaque stèle Restent gravés, en moi, d'une encre de fierté !
La jeunesse s'enfuit, mais marque son empreinte Et laisse sur la route un parfum et des pas, Des bras serrant très fort, dans une folle étreinte, Cet amour infini qui ne s'échappe pas.
J'ai partagé mon coeur, allumé cette flamme, Accroché mon rayon au faisceau d'arc-en-ciel, Et trouvé mon miroir dans les yeux de ma femme Où coule une existence à la douceur du miel.
Je voudrais le sourire et le bonheur du monde Pour tous les sans-abris, les oubliés de l'or, Et voir une moisson, sur la terre féconde, De partage et de paix en immense trésor.
Regardant le futur en ce matin d'automne, Je vois brûler mon rêve au feu de la maison... Mais la montagne est belle et tout encor m'étonne Quand le soleil descend repeindre l'horizon.