Pour éclaircir le noir des ombres de la vie Et traverser les jours sur un nuage blanc, Offrir au coeur poète une étoile, un élan, Elle court ou musarde, amoureuse et ravie.
Sur la mousse légère, étalant ses frissons, Elle danse au réveil, se grise de musique, Et le long des sentiers aux notes romantiques, Fait chanter la forêt au concert des buissons.
En posant au jardin des perles de rosée, La brume passagère en voile d'organdi, La poésie se glisse, aux matins engourdis, Pour verser à l'aurore une larme irisée.
Déclenchant l'étincelle en geste machinal, De rêve ou de douceur, elle anime la plume, Et les rayons brillants de l'astre d'or s'allument Pour livrer son amour au bonheur matinal.
Certains vont la chercher tout au bout de la terre Ou vers des coins blottis, des endroits plus secrets, Dans les replis d'une âme où dorment les regrets, La grâce d'une rose et son parfum mystère.
Sur un bel arc-en-ciel, un seul brin de lilas, Je vois tous ses pinceaux traçant mon existence Et le laisse ma main courir sans résistance En complice des mots cueillis de-ci, de-là !
La poésie me parle en muse familière Et déroule pour moi, guirlandes et tapis... Ainsi qu'un moissonneur admirant ses épis, Je peins de sa caresse un tableau de lumière !