Eternel amour
Bousculé par les vents, l'amour a résisté
Depuis qu'Adam et Eve ont croqué cette pomme,
Qu'en ces mondes perdus : Sparte , Ithaque ou bien Rome,
Tant de voix l'on maudit, mais si souvent chanté.
Autrefois, l'on voguait de l'Egypte à Cythère,
Le berceau d'Aphrodite attirait les amants
Pour consulter l'augure et ses pressentiments
Sur la mort, l'avenir, la vie et son mystère.
Si tout change en progrès, rien n'est jamais nouveau,
On voyage plus vite avec notre système...
Mais les mots : "à jamais", "pour toujours", ou "je t'aime",
Tissent le répertoire, éternel écheveau.
Les poètes, bien sûr ! Aragon, Lamartine,
Clament sur tous les tons, au ciel, à l'univers,
L'idylle et la ferveur dans la fougue des vers...
Chaque époque a connu sa mode libertine !
Tout nous parle de lui, la bouche et tous nos sens :
Un baiser, un parfum, cette fine caresse,
Les roses d'un jardin au sentier de tendresse
Que l'âme se refuse de prendre à contresens.
Regardez, près de vous, ce couple qui s'enlace
Pour ne faire qu'un seul dans cet instant d'amour,
Le temps n'existe pas, ni la nuit, ni le jour...
Car l'unique bonheur tient encore à sa place !