La douce poésie, en ses vers ciselés, A fait un long duo sur la tendre musique Pour laisser à l'époque, irréelle, amnésique, L'histoire ou la légende et leurs amours mêlés.
Souvent dans les soupirs où l'esprit vient s'étendre, Ils ont chanté les dieux, les héros, les amants, Qui resteront toujours comme des monuments Dont les murs gris et las sont sourds de les entendre.
Du génie et sa main, du regard du sculpteur, Un buste, une statue ont conservé l'empreinte Figeant au marbre noir la chaleur de l'étreinte... Mais font-ils frissonner le jeune visiteur ?
La mode et le pinceau déforment la peinture Pour offrir un attrait au siècle virtuel, Mais n'est-il pas dommage et même un peu cruel De condamner une oeuvre où règne la nature ?
La danse est revenue à ce rythme tribal Où l'on cherchait la transe au coeur des origines... Les femmes ont lâché les hommes misogynes, La folle discothèque a remplacé le bal !
Toute notre existence a ce goût du mystère Où bouge chaque chose en un grand cinéma, On ne sait s'il existe un Dieu, souffle ou karma... Mais qui fait donc tourner l'amour et notre terre ?
Les muses de jadis, en façonnant les arts, Ont bâti des valeurs pour rendre heureux le monde ! Si la culture étrange est autre ou vagabonde, Nous gardons, du passé, d'imprenables remparts !