Vos
poèmes

Voulez-vous écouter sombre histoire
De ce Comte d'Anjou,
A l'armure et aux cheveux très noirs,
Qui était un peu fou.
Combattant les bretons, les normands,
Et protégeant Angers,
Il n'avait pas encore dix sept ans,
Et nulle peur du danger.
Victime d'une embuscade des bretons ennemis,
Se retrouva à terre avec tous ses amis.
Se relevant soudain, sur un autre cheval,
Il réussit à tuer Conan son grand rival.
Mutilant cruellement les soldats de Saumur,
Il fit crever les yeux du Gouverneur Gastho.
Brûlant le monastère, en écroulant les murs,
Jura une promesse,en construire un plus beau.

A la tête de la plus grande Province
Du royaume de France,
Il mettait à genoux tous les Princes
Sans aucune bienséance.
Démontrant un indomptable courage,
Il était très retors.
Trop fougueux dans ses crises de rage,
Il pleurait de remords.
De l'infidélité la soupçonnant à tort,
Sa femme Elisabeth,la fit précipiter
Du haut de son château, mais elle vivait encore!
En jugement de Dieu, vivante elle fut brûlée.
Et sa seconde épouse, la très pieuse Hildegarde,
Se jeta dans la Maine, pour éviter son sort.
Près d'un bouquet de ronces, que le Bon Dieu la garde,
Légende du Ronceray fut retrouvé son corps.

De beaux châteaux et grands monastères
Il fut le bâtisseur.
Historiens,religieux le nommèrent
"Grand Edificateur"
Courant pèlerinages en Terre Sainte
Pour expier ses péchés,
Eleva des églises maintes et maintes,
Des tours, des prieurés.
A Langeais, Montrichard et Montreuil-Bellay
Il bâtit des châteaux que l'on peut visiter.
A Durtal,Montrésor, Montfaucon et Baugé,
Etendit sa puissance aux frontières du Comté.
A la fin de sa vie, près de soixante dix ans,
C'est dans Jerusalem que ses proches fidèles,
Le fouettèrent jusqu'au sang, en robe tout repentant,
Implorant le Seigneur, se traitant d'infidèle.

Vous allez vous rappeler l'histoire
De ce Comte Nerra,
Qu'on appelait le Chevalier Noir,
Personne ne l'oubliera.
Il vivait autrefois en l'an mil,
Et mourut en ces lieux.
Il repose de sa vie rude et vile
En l'Eglise de Beaulieu.