Gavotte
C'était une si jolie gavotte
Que dansaient jadis les Dames de la cour,
Elles avaient l'âme bien dévote
Et pourtant, nuit et jour, elles se pamaient d'amour.
Touchés, les yeux baissés et coeur battant,
Rythmés, mêlant soupirs, ardeur et volte-face,
Nobles Dames et courtisans,
Damoiselles et leurs galants,
Légers, virevoltants et toujours plein de grâce,
Du bout des doigts se livraient corps et âme,
Du bord des lèvres se murmuraient brûlante flamme.
C'était le temps béni de la gavotte,
Et tous les fiers gentilshommes faisaient leur cour,
Ils venaient écouter à la porte
Du coeur, toujours chéri, tourment de leur amour.
Beauté, c'est en ma Dame qu'est toute joie,
Ma Mie, en elle porte aussi mon bel espoir.
L'amant loyal est courtois,
L'amant sincère est émoi.
Fidélité, courage, humilité, savoir,
Quête d'un idéal, harmonie du coeur,
La chanson des mots, la mélodie du bonheur.
Quand ils ne dansaient pas la gavotte,
Les cavaliers partaient chasser à courre.
Portant cuir et casaque, chausses et bottes,
Couraient landes et forêts giboyeuses alentours.
Pressé le cerf attendait l'hallali,
Heureux, les seigneurs ramenaient leurs trophées.
Dîner de fête au logis,
Soirée de fête entre amis,
Pourpoints de broderie, houppelandes dorées,
Vertugadins, escofions et templettes,
Souliers de satin et coiffures en raquette.
Alors, pour mieux danser la gavotte,
Les nobles revêtaient leurs beaux atours,
Surcot de velours, bijoux et cottes,
Ils tournaient, devisaient et chantaient leurs amours.