Il était une voix, des yeux , une guitare, Un poète chantant la vie et sa douceur Dans la brume des nuits et du mortel cigare, Au parfum de ses mots d'artiste rêvasseur.
Enfant de nulle part, juif errant ou métèque, Il se disait une ombre ou l'amant du soleil, Vivant son existence au prix d'une hypothèque Et voyait le ciel bleu au fond de son sommeil.
Cet homme en son parcours bercé de nostalgie Portait de la tendresse et l'espérance au coeur... Voyageur du silence en ses mots de magie, Délivrait ses chansons de sa voix de liqueur.
Etait-il en son âme, un autre, une blessure, Cherchant, même à Bahia, son bel Eldorado, Sans bruit et sans esclandre ou la moindre censure, Ce Milord malheureux, pour la Môme...un cadeau ?
De Bangkok à Paris, sur les berges de la Seine, Il regardait le monde à son balcon fleuri... L'éternel débutant, qui redoutait le scène, Clamait sa liberté comme un ultime cri.
Dans ses nombreux refrains et tout le temps de vivre : La route et le bourreau, le jugement dernier, Il nous versait du rhum sans être jamais ivre, Nous parlait de Sarah, de l'amour buissonnier.
Vagabond du bonheur, épris de solitude, Sa vie était musique afin de s'amuser... Et si chaque aventure avait nom "l'habitude", Dans le lit éternel , il peut se reposer !