La campagne s'endort dans le lit de ses prés Lorsque descend le soir et le vent la caresse... L'astre d'or, épanchant ce désir qui le presse, Baise ses mamelons frémissants et pourprés.
Les arbres, plein d'ardeur, les bras enchevêtrés, Attendent que la nuit vivement apparaisse Pour montrer leurs frissons d'amour et de tendresse Aux animaux des bois marchant à pas feutrés.
En dessinant son ombre au vieux muret de pierre, La lune vient d'ouvrir sa livide paupière Et la clarté du ciel esquisse un horizon.
La terre a mis son voile et ses habits funèbres... Quand la voix du silence entonne l'oraison Pour que demain existe et sorte des ténèbres !