Je m'en vais, souvent seul, au sable de la plage, Ecouter l'océan me confier ses secrets, Sur les sentes des bois cueillir tous les attraits, Poursuivre la rivière au chemin de halage.
Je recherche le sens, le but de l'être humain Guidé par tous ses pas dans l'étrange aventure Où le temps infini, lentement, le capture, Avançant chaque jour son invisible main.
L'homme n'est qu'un maillon d'une très longue chaîne, S'étirant dans l'espace au vent d'éternité, Tenue, à l'autre bout, par la divinité, La solide racine où s'ancre le vieux chêne.
Sans m'arrêter, je marche ainsi qu'un chercheur d'or, Les yeux brillant d'espoir de trouver la fortune. Je crois en mon étoile, accompagne la lune, Et l'amour de la vie est mon plus grand trésor !
Mais pourquoi ce désert, cette misère immonde, La mort et son abîme au pouvoir du guerrier ? Ne peut-on, tel l'enfant, repeindre ou colorier La paix et le bonheur sur le tableau du monde ?
Le poète a les yeux tournés vers l'avenir, On le croit seul, perdu, dans la forêt du rêve... Mais il poursuit sa route et l'arpente sans trêve, Comme un marin la mer et son cap à tenir !