Jeux floraux
Depuis le temps du troubadour,
Le vent de tramontane emporte au loin, répète,
Des coteaux de Provence aux rives de l'Adour,
Pays du Gai savoir, des Berges de l'Amour,
Le chant du jardin du poète.
Et l'on donnait pour tout trésor
Une fleur au parfum de la reconnaissance,
L'églantine, un souci, la violette d'or.
Le jasmin, l'amarante accompagnaient encor
Les verts lauriers de l'élégance.
Salut! Poètes de jadis,
Ronsard, Chamfort, hugo, Mistral et Suberville,
De la fleur d'immortelle aux pétales du lys,
Vous resterez les rois d'univers ex-libris,
Champs de création fertile.
Du temps présent, ô mes amis,
Ecoutez dans le soir, entendez-vous la lyre
Dans le bruit infernal d'avenir compromis ?
D'élan et de beauté, n'arrêtez les semis,
En vers il faut toujours écrire.
Mon âme n'a pas de couleur,
Peinte d'humanité, dévoilant sa nuance.
Elle chante l'espoir, l'amour et la douceur,
Criant au monde entier sa peine, sa douleur
Devant la mort, l'intolérance.
Le poète n'est jamais seul !
Il vit de souvenirs, il pleure, il rit, s'amuse
Et quand au dernier jour, au bord de son linceul,
Un sanglot tombera sur le rouge glaïeul,
Qui sera là, tout près ? Sa muse...