On ne voit que la peur dans les yeux de l'avare, Tout l'or et la monnaie de la cupidité ! Il amasse et grappille avec avidité, Le silence ou le bruit du soir le désemparent.
Ses mains tremblent toujours au-dessus d'un trésor Qu'il contemple en secret sur ses rives sauvages... Pour l'acquérir aussi, commence l'esclavage, Où le cachera-t-il, dedans ou bien dehors ?
Dépensant son argent avec parcimonie, Tout lui semble trop cher, tous sont des malfaiteurs... Il pointe sur chacun un doigt accusateur De vol intempestif ou vile félonie
D'un naturel méfiant, économe des mots, Il ne connaît jamais le bonheur du partage, L'amitié, ses festins et tous ses avantages, Son coeur sèche et s'aigrit ravagé par ses maux.
Egoïste à tout va, sans amour, ni caprices, ses nuits ne trouvent pas le chemin du sommeil ; Et craignant la lumière au lever du soleil, Rongé par son cancer, il meurt de l'avarice !