Qui ne sent ce désir : imiter les plus grands ? Quand j'écris un sonnet, je pense à Baudelaire, Mais de même à Rimbaud, ses vers vifs, délirants... Je puise des couleurs dans leur vocabulaire.
Pourtant, je veux écrire et chanter mes chansons, Avec mes mots à moi, composer un poème, Apprivoiser mon âme et, sans contrefaçons, Repeindre un ciel en bleu, soupirer des "je t'aime".
J'ai toujours admiré Lamartine et Hugo ! Bien souvent, je m'assieds à l'ombre d'un vieux chêne Pour écouter mon coeur battre en alter ego, Près de "Booz endormi", maillon divin de chaîne !
Je poursuis mon chemin, comme un vrai troubadour, Parlant du temps présent, de faim et de misère, De ce monde insensé qui tue espoir, amour, Et laisse à son futur un visage sévère.
Je lis avec respect les poètes maudits, Errants sur une époque où s'échappait le rêve ! Ils vivaient en enfer, brûlant le paradis, Mais le sable du temps a recouvert leur grève.
Lorsque le jour s'éteint, je regarde les cieux, La lune au bout d'un fil par une nuit sans voiles... Tous les éclats de l'or brillent devant mes yeux Et je fais ma moisson dans le champ des étoiles.