L'hirondelle
Elle a fait son retour la rapide hirondelle
Et franchi les saisons sur le fil du printemps !
Pour habiller son nid en merveilleux instants,
Elle oeuvre dès l'aurore et vole à tire d'aile.
Elle part et revient, bâtissant de son bec,
Avec un peu de paille et beaucoup de brindilles,
De l'herbe et de la terre, un peu d'eau, des broutilles,
Son nid, dessous mon toit, sans crainte de l'échec.
Je la vois voltiger avec vitesse et grâce,
Admirant son aisance et son agilité...
Tout parait harmonie, ordre et facilité,
Et mon âme, en secret, d'un doux regard l'embrasse.
Tout sera prêt, peut-être, avant la fin du jour !
Travailleuse sans fin, ne faisant nulle pause,
Elle dompte le vent, telle une virtuose,
Pour récolter bientôt les fruits de son amour.
De quelques oeufs posés naîtront les oisillons,
L'avenir incertain de cette combattante !
Et la mère, à l'appel, inlassable, haletante,
Offrira quelques vers en nombreux tourbillons.
Ils grandiront bien vite et puis, vers l'altitude,
Chercheront l'aventure où guide le destin,
S'étourdissant de vie, au soleil du matin,
Pour découvrir l'espace, une autre latitude.
Je songe à leur départ, dans le vent de l'automne,
Vers l'horizon lointain où file ma jeunesse
Et je voudrais, comme eux, que l'an prochain renaisse
Pour écouter ce coeur qui bat, vibre et s'étonne !
