Avec l'âge venu, je regarde ce temps Qui triche, se transforme et se donne en spectacle ! Les habits, les cheveux, cet air déconcertant Font revivre jadis et sa cour des miracles.
Je profite du souffle et des vents du progrès Pour m'embellir la vie, la rendre confortable, Repoussant les humeurs, délestant les regrets, Sans jamais oublier les plaisirs de la table.
La nostalgie apporte un vieux chant d'autrefois, La valse où l'on frôlait une belle romance... Mais le rythme infernal qui court, hurle et déçoit Me fait souvent penser à la folle démence.
Ils marchent sur la tête et tous à leur façon : Il faut dompter la neige et surfer sur la vague, Ecouter en anglais les dernières chansons Et porter des piercings, des colliers et des bagues.
Ils sont d'une tribu qui se repeint les corps, Pour séduire , ils se font l'étrange chevelure De l'indien d'Amérique et ses couleurs de mort... Tout est bon pour choquer, se donner belle allure !
Mais parfois, je m'entends murmurer :"c'est assez, De voir ce nouveau couple aux gestes équivoques !" On était plus discret dans l'ombre du passé Frémissant des émois, hélas ! d'une autre époque.
Tout fuit et s'accélère avec tous les matins Et suivre la cadence est un peu difficile ! Alors, marchons heureux aux côtés du destin Et sachons, en riant, jouer à l'imbécile !