En l'instant on sait tout, l'internet c'est commode Pour connaître en détails le moindre événement : Un cyclone en folie ou la dernière mode, Tous ces lieux où la guerre éclate à tout moment. Mais la nouvelle extra, loin d'être principale Et qui revient sans cesse aux flashs du reporter, N'est pas cette terreur qui tue et qui s'installe... Non, c'est un Président perché sur un scooter !
Dans ce monde terrible où se coupe la tête Et chaque jour qui frappe atteint la liberté, C'est un pays qui meurt quand l'autre fait la fête, Tout devient naturel...la mort, banalité ! Juste un mot en passant à oublier très vite Pour parler de la pluie et bien sûr du beau temps, Du feuilleton connu qui chaque soir invite Un ministre arriviste aux jeux compromettants.
La corne de l'Afrique, à petits feux, s'assèche, Là bas guette la mort au désert annoncé, On en parle, sans plus, pour éteindre la mèche... Un responsable est fier du discours prononcé. Mais tout semble bien loin, inutile d'étendre ! Une image et c'est tout, avant l'autre sujet. Car il n'est pour dormir que ce qu'on aime entendre Et montrer la fortune ou l'inutile objet !
La crise touche au coeur les Etats de l'Europe, La chine fait trembler le monde Occidental, A la course au progrès, la misère galope Et beaucoup ont perdu le minimum vital. Car peu sont épargnés des affres du chomage, Le désespoir s'étend chez les agriculteurs, Mais chaque journaliste a le pouvoir d'un mage Et donne une pilule aux téléspectateurs.
Nous nous transformons tous en moutons de Panurge Pour courir vers le gouffre ou taper dans le mur ! On oublie en stressant de dévoiler qu'il urge De se poser un peu pour respirer l'air pur. Mais alors, qui sera compétent ou capable De semer l'espérance aux champs d'humanité, Plutôt que désigner toujours un faux coupable Pour défendre son poste avec férocité ?