Angkor, site des rois, a la noblesse kmère Dont le pont d'arc-en-ciel unit pour les adieux Une âme qui s'envole et les larmes des yeux De ce corps, ici-bas, une fleur éphémère !
Nénuphars et lotus enlacés sur les eaux, Tous ces arbres géants dressés sur leurs racines, En formant une tresse ainsi que des glycines, Regardent vers l'azur où dansent des oiseaux.
La Cité, ce chef-d'oeuvre et son architecture, Eclatante lumière en un céleste don, A connu gloire et faste, un déclin, l'abandon... Cet éveil du tourisme et d'une autre aventure.
La puissance et la grâce, en ses temples et tours, Surgissent de l'oubli qui fermait leurs paupières, Dévoilant le silence et les forêts de pierres Pour parler d'un royaume et ses vastes contours.
Les digues et bassins ont vu la sécheresse, Le lit de mort du songe et de l'éternité... Pour ce peuple vêtu de flamme et dignité, D'un Bouddha de raison au sourire en caresse.
Au front de son histoire, en son flot résurgent, Sont inscrits le vieil âge et les sillons des rides, Ces marques de jadis, tous les éphémérides Où passent vite l'homme et ce monde changeant.
La nature se rit de la puissance humaine, Connaissant les attraits de sa propre grandeur ! Elle garde en son sein la force et la splendeur Et dispense aux regards sa beauté souveraine.
Lorsque tombe le soir de fatigue et sommeil Sur cet immense espace où se pose le rêve, Apparaît le pinceau d'une minute brève... Peignant le nirvana des rayons du soleil !