Ils repartent toujours pour des courses lointaines, Aux ailes d'un oiseau lancé sur l'océan, Aux vents, traîtres courants de courses incertaines, Le coeur et blanche voile au mât d'un trimaran !
L'esquif bondit léger, bien frêle coquillage, Dans les flots coléreux, l'ouragan déchaîné... La tête vers le ciel, conjurant le naufrage, L'homme est aux mains de Dieu, fragile et dominé.
La mer et les couleurs aux teintes irréelles, Quand le soleil se lève en ligne d'horizon, Esquissent des tableaux, vivantes aquarelles, Qui rallument le feu de l'âme en déraison !
Lorsque l'esprit s'emplit d'une chaleur divine, Aux rayons lumineux d'un coucher de soleil, La vague bat et vit, tel un amant lutine Les étoiles d'argent, au rêve du sommeil.
A l'épreuve du temps, au terrible adversaire, Dans le froid et le vent, la volonté fait front, Et si le but est loin et l'homme solitaire, Il doit se battre encor pour éviter l'affront !
A des yeux étonnés par une découverte, Lorsque la terre enfin de nouveau apparaît, Quand au ciel bleu d'azur se fond la ligne verte, Un larme de sel tombe comme un regret !
Que cherchez-vous là-bas dans l'aventure intense, Audacieux marins épris de liberté ? Peut-être une raison de vivre l'existence Et côtoyer sans peur l'immense infinité !