Quand mon âme, en pensant aux affres de la terre, Se réfugie au loin pour y chercher la paix, Elle emporte en son rêve un monde et ses aspects Que ne rien ne peut guérir, mais qui ne veut se taire.
Chacun tisse sa vie et quoi de plus normal ! Tout grandit, pousse et meurt en courant bien trop vite, Dans l'époque moderne où la progrès s'invite Et fait cueillir la haine avec les fleurs du mal.
Aujourd'hui, pour demain, on fabrique des bombes En oubliant d'hier ses martyrs attristants, Le retour du malheur avec ses clignotants, Et le sort qui s'acharne en creusant bien des tombes.
Le temps poursuit sa route et ne s'arrête pas ! Tout fait penser parfois qu'il galope et s'emballe, Comme le vent qui frappe en imitant la balle Ou cette mer gloutonne avalant tous les pas.
La planète évolue et pourtant rien ne change Pour l'enfant héritier de misère et de faim, Ou cette sécheresse, annonce de la fin D'un équilibre instable en son parcours étrange.
Poète, je regarde et puise dans mon coeur Les larmes de l'amour et les mots d'espérance Pour noyer la tristesse au flot de l'aberrance Et partager ma force en vif élan vainqueur.