La force du destin
Lorsque Napoléon rêvait à Sainte Hélène,
Le regard vers la mer, les yeux dans son passé,
Il revoyait la Corse et Waterloo, la plaine.
La Terreur, vieux démon d'un monde convulsé,
Avait coupé le peuple en chassant l'espérance,
Et la France, à genoux, pleurait sur le fossé.
L'ennemi pavoisait avec son arrogance
Aux portes du pays, guettant le grand butin,
Le partageant déjà dans l'ombre et le silence.
Un homme aventureux, s'éveillant un matin,
Se leva, fulgurant dans le vent de Brumaire,
Bonaparte arrivait, élu par le destin.
L'intelligence alliée au grand art militaire,
La fierté, le drapeau, chassèrent la torpeur;
Le soldat avançait, solide et volontaire.
Le peuple, sous le charme, acclamait l'Empereur,
Malgré tous les combats, le bruit de la bataille,
Acceptant la souffrance, adulant son vainqueur.
Le soleil d'Austerlitz brillait sur la mitraille,
Et pour le front rougi du sang d'un bandana,
Le Petit Caporal offrait une médaille.
Le grognard a forgé son destin dans Ièna,
Et marchant à grands pas aux chemins de l'Europe,
Il gagnera sa mort sur la Bérézina.
Dans la neige et le froid, le déshonneur galope,
Après les champs de gloire apparaît le désert,
La force et le pouvoir échappent au Cyclope.
La main n'a pas quitté le vieux gilet tout vert,
Le chapeau tient encor Place des Invalides,
La mémoire est ancrée aux cendres du transfert,
Napoléon regarde, au loin, les Pyramides !