Vos
poèmes

Je me souviens encore de ma plus tendre enfance,
Quand tu étais pour moi la plus belle référence.
Présent quand j'avais peur les longues nuits de veille,
Tu m'aidais très souvent à trouver le sommeil.

Tu m'appris de la vie tes premières expériences,
Acquises au fil des jours avec cinq ans d'avance.
Cette vie d'aventure, la guerre te l'a donnée,
Elle te guida sans cesse tout au long des années.

Et toi comme Don Quichotte et ses moulins à vents
Il te fallait combattre, te battre contre le temps.
L'Algérie , cette terre qui faillit t'emporter,
T'ouvrit des horizons vers d'autres amitiés.

De Noël en Noël nous nous rencontrions,
Les ans passaient plus vite que nous ne le souhaitions.
Mais chaque fête aussi était une occasion
De penser, sans le dire, combien nous nous aimions.

Sur notre caractère nous nous ressemblions,
Secrets, fermés souvent, avec de l'ambition.
Nos chemins parallèles, nos carrières abouties,
Notre choix de la terre et de l'espace aussi.

Tu affirmais surtout ta personnalité,
Avec un coeur rempli de générosité.
Ton physique ne montrait aucune corpulence,
Mais au milieu des tiens tu tenais place immense.

Luttant énergiquement pour ton dernier combat,
Voulant mourir debout comme les plus grands soldats,
Tu as voulu gérer cette perfide maladie,
Qui détruisit ton corps, mais jamais ton esprit.

Maintenant, tu voyages dans ce monde infini,
Là où certains espèrent qu'existe un paradis.
Mais aujourd'hui personne n'est encore revenu,
Serait-ce à tout jamais un paradis perdu?

Je crois en cette flamme, comme toi, en cette image
Qu'on laisse bien après soi comme dernier héritage,
A cette légère lueur, cette petite étincelle,
Que les hommes appelèrent un "amour éternel".

Et si tu as rejoint toutes ces poussières d'étoiles,
Ton oeil sombre regarde le grand monde et sa toile.
Tu bouscules, tu t'avances, et cela j'en suis sûr,
Pour être sur le départ de la Grande Aventure.